Une défaite pour le Hainaut, un recul pour les Hainuyer·e·s

« Face à l’urgence climatique et démocratique le Hainaut vient de perdre 6 ans de plus avec la constitution d’une majorité conservatrice dont l’immobilisme en la matière est patent depuis de nombreuses années déjà » – Bénédicte Linard, coprésidente Ecolo Hainaut, dénonce le choix du parti socialiste de préférer un partenaire faible pour diriger la province de Hainaut faisant fi du choix des électeurs qui ont compris l’urgence sociale et climatique . « Le jugement de l’électeur sur la coalition sortante était pourtant une évidence : les Hainuyer·e·s souhaitaient du changement en sanctionnant le PS (-6,84 %) et surtout son futur partenaire MR (- 4,51%). Comme à bien d’autres endroits, l’électeur a marqué une confiance accrue en nos propositions et candidats (+7 sièges!) et notre rapport de force nous plaçait à égalité comme partenaire crédible. Seulement, voilà, avec Ecolo à bord il aurait fallu faire progresser le Hainaut, oser sortir des rails tracés au siècle passé, en venir à une éthique plus forte et avancer dans la transition vers un modèle de société plus juste environnementalement et socialement » conclu-t-elle.

Pour Ecolo, l’annonce de cette alliance va à contre-sens de la volonté marquée par de nombreux décideurs socialistes hainuyers, et non des moindres, d’oser un modèle différent pour mieux coller aux besoins actuels de la population : « les grandes villes en Hainaut ont montré la voie : plus que jamais, il est urgent de mettre en place des solutions écologiques en commençant par les niveaux de pouvoir les plus locaux. En Hainaut, le contexte semblait propice à utiliser tous les leviers pour réaliser les projets essentiels aux grandes villes. Mieux, en terme de résistances et de revendications face aux politiques destructrices menées par le MR aux niveaux supérieurs de l’État (région et fédéral), une alliance à la province comme dans les communes assuraient de mieux protéger les Hainuyer·e·s » tonne Nicolas Blanchart, coprésident hainuyer soulignant de la sorte l’orientation politique donnée par le président du parti socialiste en vue de 2019 : « Elio Di Rupo, seul à la manœuvre dans le cas du choix pour les provinces, annonce clairement sa préférence : comme à Liège avec la reconduction de la majorité Publifin et en Brabant wallon, il choisit l’axe PS-MR qui a fait de lui le chasseur de chômeurs alors qu’il était premier ministre. Nous constatons que l’aile progressiste du parti socialiste n’a pas encore le rapport de force pour contrer cette catastrophe annoncée ».

Largement étoffé, le groupe de conseiller·e·s provinciaux Ecolo siègera donc dans l’opposition avec fermeté : « Nous étions prêts à faire fonctionner cette institution pour y mener des projets plus efficaces, mieux centrés sur les services aux citoyens, priorisés, plus éthiques. Nos 11 conseillères et conseillers serons désormais vigilants à la moindre dérive. Ecolo compte bien pousser la province à des réformes » .

Les coprésidents hainuyers
Bénédicte Linard et Nicolas Blanchart